Vous êtes esthéticienne et souhaitez en savoir plus sur la socio-esthétique ? Nous avons rencontré Jennifer De Calheiros, socio-esthéticienne au CHU Saint-Eloi à Montpellier, très active au sein de la Maison des Bonnes Fées. Elle vous partage ici son expérience et ses conseils

 

1. Quelle formation avez-vous suivie et depuis combien de temps pratiquez-vous la socio-esthétique ?

2. Pourquoi avez-vous décidé de vous lancer dans la socio-esthétique ?

3. Quels conseils donneriez-vous à une esthéticienne qui souhaite lancer ce type de soins dans son institut ?

4. Avez-vous une anecdote à partager, une rencontre qui vous a marquée ?

5. Quels soins et cosmétiques préconisez-vous à vos clientes ?

 

Quelle formation avez-vous suivie et depuis combien de temps pratiquez-vous la socio-esthétique ?

 

J’ai été diplômée de mon CAP d’esthétique en 2001, mais ce n’est qu’en 2011 que j’ai obtenu ma spécialisation de socio-esthétique, j’ai suivi la formation pendant un an dans un centre de formation reconnu par l’État. C’est à partir de ce moment-là que j’ai commencé à pratiquer la socio-esthétique. 

 

Pour aller encore plus loin, j’ai décidé, en 2015, de suivre le Diplôme Universitaire en Cancer et Qualité de Vie à la fac de médecine de Montpellier. J’ai ensuite intégré l’association Les Bonnes Fées en mars 2021, au sein de l’hôpital de jour Saint-Eloi à Montpellier.

 

Pourquoi avez-vous décidé de vous lancer dans la socio-esthétique ?

Après mon CAP d’esthétique, j’ai travaillé en parfumerie et en esthétique. Mais j’ai vite compris que je n’étais pas faite pour faire des épilations toute la journée. Je voulais faire du soin « utile ». C’est alors que j’ai découvert la socio-esthétique : bingo, c’était exactement ça ! J’avais trouvé la voie dans laquelle je pouvais exprimer ma véritable passion, ma vocation : apporter du bien-être aux gens et du sens à mon travail

 

Med Salah - Image en vignette - Blog LPG-1

 

On travaille avec des produits de qualité, on adapte constamment les techniques de soin aux peaux et aux corps que l’on rencontre, et l’impact de notre pratique est réel ! C’est très gratifiant. Le but ultime, c’est d’offrir aux femmes que l’on accompagne une parenthèse de bien-être dans une vie rythmée par des traitements longs et difficiles à vivre. C’est ce côté humain qui est magique. 

 

Quels conseils donneriez-vous à une esthéticienne qui souhaite lancer ce type de soins dans son institut ?

Se former, c’est mon conseil n°1 ! Au-delà de la technicité classique du soin, il est primordial de suivre une formation dans un centre spécialisé et reconnu par l’État afin d’acquérir toutes les connaissances techniques qui vous permettront de maîtriser la prise en charge des publics fragilisés et atteints de cancer, ainsi que connaître les produits spécifiques aux peaux fragiles et sensibles. Par ailleurs, vous allez apprendre en quoi les attentes entre une « patiente » et une « cliente » sont différentes et comment aborder leurs besoins. 

 

Avez-vous une anecdote à partager, une rencontre qui vous a marquée ? 

Je me souviens d’une femme que j’accompagnais qui était très réticente à l’idée de se regarder dans une glace depuis qu’elle avait perdu tous ses cheveux. Il n’y avait aucun miroir dans sa chambre à l’hôpital ni chez elle. Après le soin, je lui ai proposé de réaliser une mise en beauté (toutes les femmes n’acceptent pas). Pour une fois, elle s’est laissé tenter et ce n’est qu’à la toute fin, au dernier coup de blush, que je lui ai proposé de se regarder dans une glace. Elle a fermé les yeux et au moment de les ouvrir, un grand sourire s’est dessiné sur son visage, son regard a immédiatement changé. C’était très émouvant et c’est exactement pour ce genre de situation et d’émotions que je fais ce métier. 

 

Quels soins et cosmétiques préconisez-vous à vos clientes ?

La clé n°1 est l’hydratation !

Upward view of hands cleaning woman face with sponge at spa center

Je conseille d’utiliser des produits à base d’eau thermale, spécifiquement dédiés aux peaux atopiques et sensibles. Des marques spécialisées en oncologie se sont développées ces dernières années, adaptées pour les peaux fragilisées par les traitements de chimiothérapie ou radiothérapie

 

Par ailleurs, je recommande de toujours démarrer avec un petit bilan : cherchez à connaître les routines beauté des femmes que vous accompagnez, quels sont les soins qu’elles utilisent, avec quoi elles se lavent le visage, etc. Prenez en compte sa routine de soin et adaptez-la en fonction de la sensibilité de sa peau en lui conseillant des produits de beauté adaptés. 

 

Vous pouvez aussi lui montrer des techniques de pro pour appliquer les produits, quelle gestuelle adopter ou les pressions à faire sur le visage pour détendre les traits.

 

Devenir socio-esthéticienne, c’est permettre à des femmes meurtries dans leur chair et affaiblies psychologiquement de reprendre soin d’elles, de poser un regard différent et bienveillant sur elles. Les socio-esthéticiennes ont une influence positive et déterminante dans leur vie, elles rendent le superficiel essentiel pour bon nombre de femmes

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