Que vous ayez déjà entendu parler de la socio-esthétique ou non, cet article vous sera très utile : de quoi s’agit-il ? Pourquoi s’en préoccuper ? Nous faisons le point avec Jennifer De Calheiros, socio-esthéticienne au CHU Saint-Eloi à Montpellier, qui accompagne de nombreuses femmes atteintes d’un cancer dans une des Maisons de l’association Les Bonnes Fées.
1. Qu’est-ce que la socio-esthétique ?
2. Quel rôle doit avoir l’esthéticienne face à une cliente atteinte d’un cancer ?
3. Quels soins proposer pour améliorer le bien-être de ses clientes ?
Qu’est-ce que la socio-esthétique ?
L’esthéticienne apprend déjà les bases avec son CAP puis elle se spécialise en socio-esthétique, pendant un an, pour apprendre à transformer le soin d’esthétique traditionnel en un outil à destination d’un public fragilisé psychologiquement et/ou physiquement.
Ce n’est pas tant le résultat du soin qui intéresse, mais la manière dont on l’utilise pour apporter du bien-être, pour accompagner les femmes vers une reprise d’estime de soi, de confiance. La socio-esthétique, c’est permettre aux femmes (et aux hommes aussi) de se sentir à nouveau mieux dans leur corps, de les aider à accepter leur nouveau corps.
Quel rôle doit avoir l’esthéticienne face à une cliente atteinte d’un cancer ?
Son rôle repose particulièrement sur deux choses : le soin et le conseil.
En tant qu’esthéticienne, vous proposez des soins de bien-être, selon les envies du moment du patient : soin du visage, des mains, des jambes ou bien un massage du dos. Mais là où vous faites la différence, c’est sur l’accompagnement, le conseil.
En effet, vous adressez des conseils très spécifiques liés à la pathologie des clientes et les traitements qu’elles suivent. Jennifer précise : « Il faut prendre en compte la toxicité des produits, connaître chaque composition afin de mettre en place une routine beauté et bien-être à la maison adaptée à sa cliente et en fonction de ses traitements ».
« Le rôle d’écoute est presque plus important avec des femmes atteintes d’un cancer qu’auprès d’une clientèle plus traditionnelle, et ça se comprend ! », explique Jennifer. Elles sont démunies, affaiblies et ont besoin de se sentir en confiance, retrouver une bonne image, retrouver la sensorialité et se reconnecter à leur corps à travers des soins bien-être. L’esthéticienne, par son écoute, accompagne et apporte du réconfort. Elle est une véritable actrice de leur mieux-être.
Jennifer témoigne :
« Être esthéticienne permet de développer son sens du relationnel, on est toujours en interaction avec nos clientes. Mais comme socio-esthéticienne, on ajoute une nouvelle dimension encore plus forte auprès des femmes atteintes de cancer, on les aide à travers une phase extrêmement difficile et ça rajoute un sens fort au métier ».
Pour réussir pleinement son rôle d’écoute, il est nécessaire d’avoir beaucoup d’empathie, surtout quand on est entre femmes. « Vous devez rester bienveillante et ne surtout pas les regarder comme des patientes ! On n’est pas dans le médical, mais dans le soin, nos yeux et nos mains doivent être dans la bienveillance et la douceur » conseille Jennifer.
Quels soins proposer pour améliorer le bien-être de ses clientes ?
Ce sont principalement des soins du visage que Jennifer prodigue : « Les soins hydratant en oncologie sont essentiels, car la peau est abîmée par les traitements, elle est plus sèche, terne ». Vous pouvez commencer par un nettoyage, puis un modelage du visage, de la nuque, des épaules et des trapèzes pour détendre encore plus et approfondir l’expérience bien-être. Appliquez ensuite un masque et pendant la pose, n’hésitez pas à masser les mains, « cela permet de garder le contact avec la patiente », conseille Jennifer.
Après le soin, vous pouvez poursuivre avec une mise en beauté : maquillage naturel et léger, pour rehausser le teint, « vous pouvez également travailler les sourcils, surtout si la patiente a un traitement alopéciant ».
La socio-esthétique apporte une dimension nouvelle à la pratique de l’esthétique. Face à une cliente atteinte d’un cancer du sein, mais même une autre pathologie, vous devez faire encore plus preuve de professionnalisme et d’empathie.
Vos compétences au service de la bonne cause, pendant Octobre Rose… et aussi tous les autres mois de l’année !
